Fanny de Rauglaudre, poétisse et plasticienne

Née en 1980, Fanny de Rauglaudre pratique l'art quotidiennement comme une respiration.
Formée trois années à l'école des Beaux Arts de Bordeaux puis en Art–thérapie à la faculté de médecine de Poitiers, elle se sent plus "paire aidante" que thérapeute pour ce qui est de "transmettre" et plus généralement "Chercheuse en Art existentiel" pour le reste.
A Paris pour l'inspiration, pour recevoir tant et mobile partout ailleurs dans la mesure du possible.


"La nécessité a été mon principe horizontal, dire, peindre, danser, crier, dessiner, écrire... mon socle, ma propre écorce terrestre où pouvoir enfin marcher.

"Je cherche quelque chose que j'ignore mais qui me guide", comme l'impression à travers chacun des petits ou plus ou moins grands formats, des esquisses, des textes, des images, des réussites comme des in–aboutissements, des ratés, des brûlés, de ceux qui moisissent encore dans un grenier, des sons numériques, des ambitions sans prétentions... que se réalise pierre après pierre (à la manière de la construction d'un Igloo ou d'un kerther, circulaire), ce dôme où je pourrais vivre un jour, ce toit sur la tête que je cherche, cette structure qui pourrait me contenir sans en être contraignante, une sorte d'univers en soi, une ambiance aux strates plus ou moins visibles. Cet endroit de confiance. (ce cadre...?)

Pour s'exposer au monde, ne faut–il pas au moins cela?


Le principe vertical se cherche donc, c'est mon guide, je l'aperçois parfois, je peux décrire son épaisseur, sa texture, ses couleurs, je ne trouve pas tout à fait les mots justes encore... parce qu'il a ce côté "carotte" qui me fait avancer. Aujourd'hui, après quelques années à porter des parenthèses–protectrices pour l'occulter ainsi que ma soif de feu et d'expériences à risques, j'ôte le voile et tâche de voir comment j'ai pu m'acclimater ici avec cette structure construite sur les chaos d'autrefois en faisant mine justement de ne les avoir jamais traversés... Si je suis parvenue à faire illusion jusqu'à moi-même y croire à "mon" conte consensuel, comment retrouver de manière saine, l'exploration sincère laissée derrière? Aujourd'hui, reprendre le chantier de ce sentier en parlant du principe "Fanny" n'est pas une mince affaire, comme si ses dimensions propres ne pouvaient souffrir d'un simple mot, d'une simple phrase (ce texte en est la preuve).

Ca ne doit pas être si compliqué de dire ce qu'est ce "filtre Fanny". Je sais qu'il est fin et brut, poreux, aquatico–transparent. Je sais qu'il a pu me mener par le bout du nez et me passionner. Je sais qu'il est imprégné d'enfance, non pas la mienne, mais le sentiment qui l'accompagne, de pensées magiques, je sens son exigence mais je ne parviens jamais à la suivre, je sais qu'il n'est pas naïf mais enthousiaste, je sais qu'il aime penser, bouger, sentir, vibrer. Je sais que ce principe est une tension extrêmement forte et paradoxale, une ambiguïté entre souplesse et force, ou plutôt élan de souplesse pour l'accueil du monde perçu et nécessité d'une force spirituelle pour demeurer sur ce sentier en–de création.

Vivre d'art (et oui, d'eau fraîche) c'est exactement expérimenter, imaginer au–delà du policé, comme un cousin du sauvage, cet endroit–là où les espaces se parlent, se composent tout en s'improvisant ensemble. Et réunir ces conditions–là de vie/art est à réajuster à chaque instant, il nourrit et épuise en même temps, mais comment sincèrement vivre autrement?


Avec joie pour s'en parler!

Plus d'infos sur Fanny de Rauglaudre ici et là.

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