Chavorro bi diaqo sar rat bi chonesqo : un enfant sans mère est comme une nuit sans lune.
E rat si daj e sunenqe : et la nuit est une mère pour les rêves.
O dives si dad e butenqe : le jour est un père pour les travaux.
O kham baravel e guruven, i lindra e xurden : le soleil fait grandir les boeufs, le sommeil les enfants.


Le sommeil, la lune, la nuit, la nuit est ma plus belle création. La première.
La nuit est une séparation, vivante, une palpitation de papillon qui prépare ses ailes.
Il sent le son qui traverse son cocon, il voudrait le toucher, il voudrait entrer dedans le son, entrer dehors de son cocon, dehors hors de la nuit, dans le jour et dans la vie, cette invention qui se déplie et se déploie hors de la terre et de l'heure de la nuit.

Pour l'heure c'est l'heure du noir et du possible du jour. Comme le sommeil avant l'éveil, comme le voeu avant le jeu, comme rêver avant de créer.

Pour l'heure c'est l'heure du noir tout noir, comme pour l'enfant dans le ventre de maman, neuf longues lunes dans un berceau tout rond, au rythme des pas au rythme des sons, au rythme des souffles qui bercent le cocon.
Shhh...

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