"Mémoires d'argile" est né d'une volonté de rassembler des chants et des textes issus des trois religions monothéistes, pour en creuser le terreau commun. Mémoires, au pluriel, pour ouvrir sur toutes les cultures ayant pris racines en Mésopotamie.
Nous avons choisi d'articuler ces différentes matières autour du premier récit écrit dont nous ayons trace — l'épopée de Gilgamesh — et de rappeler ainsi ce que les représentations du monde autour de la Méditerranée ont en partage.

Partir de la mythologie et de la religion mésopotamiennes, primo–historiques, populaires, qui étaient pour les hommes de cette époque un strict bagage culturel, au même titre que les outils du père, les chants de la mère, les récits des anciens : autant de points d'appui pour aborder le non–représenté et lui donner figure.

Partir de ce moment où dans et par l'argile, matière primordiale, l'écriture prend et donne forme à cet apprivoisement de nos limites et de nos finitudes, pour nous permettre de nous projeter dans le monde et d'y dérouler notre propre histoire.

L'écriture outillera et caractérisera bien plus tard les religions dites historiques, contribuant à ce que le bagage culturel devienne religieux. Nous nous plaçons en amont, autour d'un récit que l'on peut dire raisonnable, dans le sens où il propose une réponse susceptible de donner un centre, un sens, un ordre à l'existence humaine.

Partir, pour mieux revenir au présent, le revisiter, et y requestionner nos appuis et nos symbolisations.


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