"[...] dans un temps où mon pays était divisé, et par la langue, et dans sa terre, il s'est développé une poésie qui porta plus loin et plus haut que les étendards de ces princes la grandeur française.
[...] C'est qu'alors, du Midi, naquirent aussi les grands thèmes poétiques qui n'ont pas cessé de faire battre nos coeurs, mille et mille fois repris, variés à l'infini, rebrassés par l'histoire.
[...] Cette morale de l'amour porta à travers l'Europe une passion de justice, le goût de la chevalerie, de la défense des faibles, de l'exaltation des hautes pensées.
[...] Et là fut notre issue pour revoir les étoiles."
Telle est la leçon de Ribérac, d'Aragon.
Après la guerre, une fois les plaies apaisées, les prisonniers rentrés, les défunts enterrés, vous remettez vos machines au service du quotidien. Est–ce à dire qu'elles ne porteront plus ni guerres ni désolations...
Dans le fil de la décentralisation ma filleule Dordogne revient au Périgord, unie à lui d'un simple trait. Et vous faîtes du patrimoine, de la culture, et de la gastronomie, la trilogie d'accueil et de partage des habitants d'ici et de ceux de passage.
Moi je bruis, doucement à vos pieds. Je recueille sur mes galets les récits du pays, vous n'avez qu'à vous pencher pour les ramasser. Et pour ne pas oublier que c'est ici, dans le Midi, qu'est née la chanson, autour des troubadours et des cours libres s'opposant à Paris.
Mais je vais m'arrêter là, parce que ces histoires d'aujourd'hui vous pouvez encore vous les raconter entre vous. Je vais retourner dans mon lit, couler sans tarir les longs jours à venir, heureux, je l'espère.
Vous prendrez soin de vous?
Et... vous prendrez soin de moi?
