L'outil développé est composé de chant a capella et danse contemporaine, deux modes d'interventions travaillés en complémentarité : la danse ponctuelle, dans l'instant et l'inconnu, mêlant le mouvement, la danse, le souffle, la voix parlée ; le chant basé sur un répertoire, un rituel, la répétition et l'ancrage, la confiance dans un outil qu'on s'approprie.
Ces deux matières peuvent être complétées par un regard vidéo, enrichies de projets d'arts plastiques (existants ou à développer), de percussions, voire accompagnées d'une démarche en art–thérapie menée par une plasticienne qualifiée.
Solliciter les sens, les sensations, la concentration, l'imaginaire, la motricité, la coordination et la mémoire corporelle ; jouer avec le plaisir, l'envie, l'autonomie et l'estime de soi... Autant de leviers pour questionner et faire évoluer les regards et les positionnements sur et autour de la personne, de ses fragilités comme de ses ressources, redonner de la vitalité, et diffuser les pratiques artistiques partout, pour tous, et à tout âge.
Il s'agit de poser un regard : "un regard bon, qui fait qu'on se sent être bien, on fait bien, on est encouragé, soutenu", pour reprendre les termes d'une participante aux ateliers "Corps et Voix".
La danse amène un travail en ouverture, en improvisation, en rupture aussi avec les habitudes.
Le but de ce terrain d'exploration est de remobiliser ce qui est potentiel, de donner la possibilité de laisser naître une parole danséée intime afin de solliciter le schéma corporel par le vécu de l'espace, du temps et de la relation aux autres.
Le chant en revanche se base sur un répertoire, repris et répété, pour (re)prendre confiance et (re)prendre pied sur une structure rigoureuse, "vivaciée". Le but est ici de solliciter l'ouverture du corps et de voir ce qui, par le geste, peut s'y inscrire. Par la présence, la relation, l'échange, trouver ou inventer ensemble des chemins pour se déployer, se disponibiliser, se projeter.
Vidéo, arts plastiques, percussions, ... amènent leur propre image/ inaire, supports existants ou faits en cheminant, faits aussi de ce que chacun s'en approprie.
Les temps interstitiels, de l'ordre de l'impromptu, sont essentiels, ils sont à cultiver, à soigner.
On parle de rencontre. On parle d'ouvrir et nourrir des regards différents : sur la maladie, sur la différence, sur l'aliénation quelle qu'elle soit.
On travaille en transgression : des limites, des représentations, ... ensemble autour d'un seul et même projet de la personne. Car tout cloisonnement est aliénatoire.
On développe le ET, le récit commun, partagé.
On fait preuve d'inventivité et on la suscite.
Et que l'outil n'en soit plus, que ça rentre dans le quotidien, dans la culture du quotidien.