Uta–Napishtim, l'aïeul immortel, aux confins du monde accueille Gilgamesh.
"Qu'as–tu gagné
à te perturber de la sorte ?
A te bouleverser,
tu t'es seulement épuisé,
saturant tes muscles
de lassitude
et rapprochant
ta fin lointaine !"
"Le fleuve monte–t–il en crue
pour toujours ?
Tels des éphémères
emportés au courant,
de visages
qui voyaient le soleil,
tout à coup,
il ne reste plus rien !
Endormi et mort,
c'est tout un !
On n'a jamais reproduit
l'image de la Mort :
et pourtant l'homme, depuis ses origines,
en est prisonnier !"
"Quand je te regarde, Uta–Napishtim, tes dimensions ne sont pas différentes, tu es pareil à moi ; dis–moi, comment tu as obtenu la vie éternelle ?
[...] Lorqu'arriva le septième jour, j'ouvris une lucarne, je regardai le temps : partout c'était le silence, et toutes les populations étaient redevenues argile, les dieux s'assemblèrent et m'offrirent la vie éternelle. Mais maintenant qui donc pour toi, rassemblerait les dieux ?"
(L'épopée de Gilgamesh)