Le troubadour, cet enfant des vôtres et de mes rives, est celui qui "troba", celui qui trouve, en jonglant avec les images et les rimes. Il joue du discours amoureux, il vénère les femmes. Et surtout il écoute : les émotions, les intuitions, les légendes et les récits, il relie ces courants populaires, il en tire de mes eaux un filet où mes fées et mes farfadets jouent avant de replonger.
Ce voeu sûr qui dans le coeur m'entre
Nul bec ne peut le déchirer ni ongle
De médisant qui en parlant mal perd son âme ;
Car il n'ose le battre ni par branche ni par verge,
Du moins en secret, là où il n'y a pas d'oncle,
Je jouirai de ma joie en verger ou dans la chambre.
Car ainsi se prend et s'énongle
Mon coeur en elle ainsi qu'écorce en verge ;
Elle est de joie tour et palais et chambre,
Et je n'aime autant frère, parent ni oncle :
Au paradis j'aurai deux fois joyeuse l'âme,
Si jamais nul, de bien aimer, n'y entre.
Arnaut envoie sa chanson d'ongle et d'oncle,
A celle qui de sa verge a pris l'âme,
Son Désiré, dont le Prix en chambre entre.
Nul bec ne peut le déchirer ni ongle
De médisant qui en parlant mal perd son âme ;
Car il n'ose le battre ni par branche ni par verge,
Du moins en secret, là où il n'y a pas d'oncle,
Je jouirai de ma joie en verger ou dans la chambre.
Car ainsi se prend et s'énongle
Mon coeur en elle ainsi qu'écorce en verge ;
Elle est de joie tour et palais et chambre,
Et je n'aime autant frère, parent ni oncle :
Au paradis j'aurai deux fois joyeuse l'âme,
Si jamais nul, de bien aimer, n'y entre.
Arnaut envoie sa chanson d'ongle et d'oncle,
A celle qui de sa verge a pris l'âme,
Son Désiré, dont le Prix en chambre entre.