"Altoes mach men van minnen singhen..."
L'été au cours duquel l'amour plante, est passé, l'automne arrivé. Aliénor libérée à la mort de Henri II a perdu de sa témérité. Elle revient sur mes rives contempler les germes qu'elle a semés.
Puis elle ramasse ses linges, s’agenouille, et comme en pardon ou en prière peut–être entreprend de les laver.
Elle en frotte les tâches de mort pour les vivants qui restent. Les draps souillés de terres, de feux, de vins et de festins, de suies ou de sangs, pour certains redeviennent blancs comme des pages à écrire. Et d'autres restent marqués de plaies qui ne vont pas sitôt guérir.
Aliénor lavandière bat son linge sans fin, pendant que s'en vient le cavalier noir de la toute puissante Inquisition. Le XIIIème siècle est son siècle. Fier et sûr de son fait, il réprouve et condamne, et le pouvoir royal s'en sert pour soumettre enfin les cours libres du Midi, liquider leurs libertés.
