Nous sommes en 1675, en Corse, au bord de la Méditerranée. Les pieds dans l'eau, les cheveux lâchés, les yeux ouverts. Loin en face, le Maghreb ; à gauche, la Grèce et le Levant ; à droite l'Espagne, et la rumeur de l'océan. Dans mon dos l'Europe continentale, la masse des terres. Dans mes plus lointains souvenirs la Mésopotamie. Les pieds dans l'eau, l'eau qui rend distant et qui rend proche.

Prenons la mer pour rejoindre les terres. D'abord en orient : terre d'argile, rouge, parcourue et partagée par de nombreux peuples. Tous s'inscrivent alors dans un temps cyclique, et se rassemblent autour des lieux de prière ou de sépulture, dont la construction suscite inventivité et rencontres.

Vient un certain Christ qui marque le début de notre calendrier. L'orient, qui excelle dans l'art du métissage, l'associe simplement aux anciens cultes du soleil, et les églises se tournent vers l'est.

Une histoire commence, bien enracinée dans une culture sémite dont elle reprend les codes, les mythes, les symboles. Ses premiers pas sont discrets, on note juste que ces chrétiens sont les premiers à ne pas partager leurs lieux de cultes.

Quant au souffle, il est perçu comme un don qui ne nous appartient pas. On écrit les consonnes et non pas les voyelles, on reproduit par le corps la tradition de l'enclosure sacrée que l'on offre à une transcendance. Et le chant, le souffle incorporé, est modal, expérience, et chose quotidienne.


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