Le projet dont est issue la compagnie Keruzha est né en 2011 d'une démarche de Jany Pons Ballester ; du chant seul, et de l'intuition, du besoin de travailler a capella, sans artifice ni maquillage d'aucune sorte.

La voix nue comme outil de recherche exigeant.


Puis la danse s'y est adjointe, par une rencontre avec une danseuse en 2012.

Le travail mené à deux a vite établi que chant a capella et danse font corps et sens et offrent, ensemble, l'occasion d'une rencontre et d'un partage uniques, accessible à toute personne.

Sur cette base trois premiers spectacles ont été développés : non pas des récitals mais des mouvements, des récits de et par le corps.


Mais il manquait encore quelque chose. C'est les rencontres entre les plasticiennes Catherine Lippinois et Fanny de Rauglaudre et Jany Pons Ballester, qui ont permis la fondation de la compagnie en 2015.

Leurs travaux plastiques ont offert une ouverture sur d'autres imaginaires, et développé plus avant le rapport aux sens proposé par la mise en corps/ mise en présence.




Effacer les frontières entre classique, traditionnel et contemporain ; prendre appui sur une matière poétique pour présenter des sujets ayant trait à la rencontre, à l'autre, à la différence, à la présence ; travailler dans le dépouillement et la transversalité, tant au niveau des cultures que des disciplines artistiques, en restant basé sur le corps et sur le non-verbal : tels sont les partis pris de Keruzha.


Les spectacles au répertoire de la compagnie sont conçus comme des invitations au voyage, des chemins d'exploration sensorielle et poétique nourris de curiosité, de réflexion, et d'attention à l'autre.

Dans une atmosphère intimiste, riche d'images et d'émotions, ils entraînent à (re)découvrir des paysages réels ou imaginaires, familiers ou plus lointains, d'Europe et du bassin méditerranéen.


Portée par un répertoire couvrant une trentaine de langues et vingt siècles, la compagnie s'attache ainsi à partager des récits au sein desquels le temps semble se suspendre comme pour mieux ouvrir les sens : sensations, significations, directions.


La compagnie a développé :

  • Rivages, racines, paysages : Un voyage du IVème au XXème siècle à travers l'histoire du souffle, du corps et du bâti
  • Celle qui donne : réflexion poétique sur le oui et le non
  • Mémoires d'argile : Le récit de Gilgamesh à la racine des cultures méditerranéennes
  • Sororités : Béguines — une autre histoire de l'émancipation et de la liberté des femmes
  • Katarekuna : Chansons douces d'Europe et du bassin méditerranéen, pour accueillir le petit et lever le grand

Des petites formes chant–récit et arts plastiques, souvent outils d'exploration et bases de créations à venir, viennent compléter le répertoire :


Des créations sont en cours :

  • Parce que (la rose est sans pourquoi) : manifeste de l'eau de l'être et du devenir
  • Enfances — Espagnes, Russies, ailleurs, échanges de lettres et de comptines entre enfants du XXème siècle, ou du XXIème est–ce si différent ... dis, c'est quoi résister? Et répéter? Et rester enfant, vent debout, contre les langages fermés?


Et des créations collectives viennent ouvrir le travail de création :

  • Exil(s) : de coeur de terre et de vivant, vertiges et vitalité, trois lettres et trois chants
  • Brundibar ou le Grand Méchant Bruit : adaptation slamée, bruitée et chantée de l'opéra pour enfants de Hans Krása
  • Accueil><s : au pays des Marelles... décliné par la compagnie Rouletabille en "Accueilxs exposition immersive" en Pays de l'Isle, et par la compagnie Le Corps Sage en "S'accueillir c'est pas du luxe" en Pays d'Albret
  • et un projet en cours d'élaboration "Raconte–moi la paix?"




A ce jour quelque 420 représentations, tous spectacles confondus, ont été données.

Parallèlement des interventions en secteur médico–social ont ouvert ce travail corporel et non-verbal à destination de publics fragilisés.


La démarche, au départ tous publics, est allée au fil des rencontres vers des publics spécifiques puis vers des publics mixtes, avec le parti pris de ne pas faire de différences mais bien plutôt d'élargir les limites de "l'en–commun" possible.


Dans tous les cas les audiences réduites sont privilégiées. Il s'agit par le souffle, le mouvement, l'évocation, de simplement rendre aux gestes leur globalité imaginale, leur "tout" nécessaire à l'expérience et à la migration sensitives.


Le tout reste un outil de recherche. Car, comme dit le proverbe rrom, "une bougie n'est pas faite de cire, elle est toute flamme".

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